Réserve de Berenty

Situé à 8 km d’Amboasary sur la rivière Mandrare, il offre sur 1000 hectares un sanctuaire pour la faune et la flore de la région : lémuriens, reptiles, tortues, oiseaux, chauves-souris... Berenty est composé de trois parcelles : la forêt sèche épineuse de Rapily et deux grandes forêts galeries, Bealoka (200 hectares au nord) et la forêt de Malaza (240 hectares à proximité du village de Berenty).

L’ensemble de la zone protégée couvre une superficie de 1000 hectares et comprend également les parcelles de forêt épineuse d’Anjapolo au nord de la forêt de Bealoka. La conservation de ces forêts-galeries est un défi majeur, car l’observation aérienne de la zone en 2004 par la célèbre primatologue Alison Jolly a montré qu’il s’agissait des dernières forêts-galeries restantes dans la vallée du Mandrare.

L’écosystème de Berenty se compose d’une forêt-galerie avec des tamariniers indica bordant la rivière Mandrare et d’une forêt épineuse sèche avec une abondance de didieraceae. Anjapolo abrite la Didierea trolli ou plante pieuvre, une espèce impressionnante que l’on ne trouve pas dans les autres zones épineuses de la réserve.

La réserve abrite 6 espèces de lémuriens(propithecus de verreauxi verreauxi, lémuriens Catta, eulemur fulvus) dont 3 nocturnes (microcebus murinus, microcebus griseorufus et lepilemur leucopus) ainsi que 102 espèces d’oiseaux dont 41% sont endémiques à la région(Polyboroides madagascariensis, Mulvus migrans, Colvus albus, Coua gigas, Coua cristata, Bulbulcus ibis….), des reptiles, des chauves-souris et des tenrecs.

Pendant des centaines d’années, tortues et lémuriens ont été des « fady » (tabous) pour les Antandroy, les habitants de cette région aride, ce qui leur a permis de survivre. Malheureusement, ils ne le sont plus aujourd’hui et plusieurs ONG mènent des projets de sensibilisation pour protéger la faune et la flore de la région.

Sur la piste menant à Berenty, on peut observer le palmier triangulaire (Dypsis decaryi) endémique de Madagascar.

Nous pouvons également visiter l’usine de sisal qui produit 3 000 tonnes de fibres par an et constitue l’un des moteurs économiques de la région. Et le musée Androy, conçu par les anthropologues Georges Heurtebize et Sara Fee, qui nous permettra de connaître les us et coutumes de l’ethnie Antandroy, l’une des ethnies les plus intéressantes du pays sur le plan anthropologique.

Il s’agit en fait de la reproduction d’un foyer Antandroy, de ses ustensiles domestiques, de ses armes, de sa collection de bijoux en argent, de ses chapeaux typiques, de ses graines, de ses linges mortuaires, de ses alo alo etc… ainsi que d’une exposition d’images de cérémonies de pré-circoncision, de célébrations funéraires et de festivités locales.

L‘ »Arambelo » est la cérémonie qu’accomplit un père lorsque son fils part travailler dans les environs d’Androy. Le père mélange un peu de sa salive aux cendres du feu de l’âtre et touche le front et le cœur de son fils, en lui souhaitant un bon retour.

Les Antandroy sont à la fois le peuple le plus entreprenant et le plus conservateur de Madagascar. Nombreux sont ceux qui quittent leurs terres sujettes à la sécheresse pour chercher du travail dans d’autres régions du pays. Beaucoup reviennent aussi, après avoir gagné de l’argent pour acheter du bétail en guise de dot ou pour organiser de grandes funérailles.

Source ©Indigo Be Magazine